Emilie Cousteix

André était sur la route, et crash : traumatisme crânien sévère. Il garde des séquelles cognitives, un handicap invisible : il ne sait plus préparer un café, il a perdu ses souvenirs, les filtres sociaux. Son épouse Morgane ne sait pas comment retisser leur passé commun.

Andrée s’est effondrée sur un parking : accident vasculaire cérébral. Elle a gardé toute sa tête mais c’est en fauteuil roulant qu’elle doit rentrer chez elle. Morgan, qui l’a trouvée sur ce parking, l’accompagne et a décidé de la remettre sur pieds.

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Est-ce qu’on peut aimer quelqu’un qu’on ne reconnaît plus ?
Comment vivre avec le regard de l’autre ?
Où sont les limites de l’aide qu’on apporte à l’autre ?

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À travers les personnages de la pièce, nous voulons explorer l’après rééducation. Donner une voix à l’inquiétante étrangeté dans laquelle baignent André(e). Raconter le « deuil de celui qui est encore vivant » que doivent faire Morgan(e). Mettre à jour la violence omniprésente dans les rapports humains qu’exacerbe le handicap. A l’opposé du documentaire, cependant, notre travail s’épanouit dans la fiction et ne cherche pas à livrer l’apparence de la vie, mais à la transcender. Cette histoire expérimente les possibles de la pulsion et du drame sans chercher le naturalisme. « Tu m’inventes mon ancienne vie » reproche André à Morgane. A nous de mettre des mots sur la nouvelle.