Emilie Cousteix

Il et Elle sont dans les limbes. On ignore comment iels s’y sont retrouvés ; cela n’a d’ailleurs plus tellement d’importance. Toujours est-il qu’Il est mort, qu’Elle est encore vivante, et qu’elle l’a suivi dans cet au-delà tangent, "perle, anthracite et blanc", traversé d’orages et d’animaux morts redevenus sauvages. Il ne s’y passe rien : a-t-on besoin qu’il se passe encore des choses après la mort ? Faut-il des événements pour rester amoureux ? Iels jouent à associer des mots qui dessinent autant des comptines que des cartographies intangibles. Iels s’amusent, iels s’engueulent. Régulièrement, Elle quitte les limbes pour redescendre "en bas", chez les vivants. Au hasard d’une de ces errances, elle recroise l’autre, un ancien camarade auquel elle avoue des bribes de vérité et avec qui elle passe la nuit. Elle découvre que les voix voyagent des limbes à l’ici-bas. Puis, une fois encore, elle remonte...

 

 

Est-ce que les morts sont jaloux ?

Où vont les mots qu’on leur adresse ?

Peut-on être vivant·e et ne plus le sentir ?

 

 

Si le désastre écologique est aussi terrible qu’il semblerait, peut-être vivons-nous déjà sur une terre morte, difficile à distinguer de l’au-delà. Leurs frontières deviennent-elles poreuses ? Les paysages du souvenir et de la parole sont-ils désormais plus réels que les lieux physiques ?

 

 

Que reste-t-il à vivre lorsque tout est plus ou moins mort ?

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